Le temps... vu par le prisme du sablier
- Jean-Bernard MICHEL

- 28 nov.
- 12 min de lecture

LE TEMPS vu par le prisme du sablier.
Ce jour-là, mes amis, j’avais une poule.
Elle s’appelait Caroline. Alors haut comme 5 pommes, je ramenais du poulailler tous les matins un ou deux œufs que Caroline nous avait concoctés. Je les aimais mollets, avec des mouillettes. De bons œufs comme les poules n’en font plus, avec une belle texture épaisse, d’un jaune profond, d’une odeur intense et suave à la fois.
Mais cela se méritait. Avant de tremper mes mouillettes dedans, j’avais la lourde responsabilité de surveiller leur cuisson. Et pour cela, j’utilisais, vous l’aurez deviné, un sablier.
C’était un exercice long et difficile, vu mon tout jeune âge. J’observais les grains de sable s’écouler lentement. Il ne fallait surtout pas rêver et je devais me tenir prêt à retourner le sablier sans perdre une seconde, car celui-ci devait faire un aller-retour, trois minutes dans un sens, trois minutes dans l’autre, sans quoi plus d’œufs mollets. Je ne voulais surtout pas rater leur cuisson ; le principe de plaisir est un excellent stimulant pour l’apprentissage de la patience.
Ainsi, grâce à la générosité de Caroline, ce rituel a eu lieu tous les matins de cet été là. Jusqu’à ce qu’on mange la poule.
Et ce n'est qu’après avoir tourné autour du soleil quelques dizaines de fois par la suite, que je me suis retrouvé, ce jour-là, ou plutôt ce soir-là, autour d’une table dans un atelier de travail, convié à plancher sur le sujet du temps à travers le Sablier, ce que j’ai accepté avec plaisir, curiosité, mais aussi, perplexité... Je ne savais pas qu’il m’emmènerait dans une course éperdue.
Je ressentis d’abord le besoin rétrospectif de l’observer plus intensément, cet objet si insignifiant. Je tournais autour de lui. Quel était son pouvoir ? Quel était son message ? Qu’il a traversé quelques millénaires ? D’accord. Et après ? Que le temps s’écoule comme du sable ? Oui, OK, c’est sûr, et alors ? Que nous filons tous comme des bolides incontrôlables vers notre finitude irréversible ? C’est bien dommage, mais qu’y pouvons-nous ?
Je scrutais cet objet d’encore plus près : deux compartiments triangulaires en verre se faisant face, hum hum. Cela me fit aussitôt penser à deux vaisseaux alchimiques translucides et triangulaires, juxtaposés par la pointe, en pleine dualité. Ce que je croyais être un vulgaire ustensile de cuisine, m’apparut tout à coup comme une machine surnaturelle. Mais alors, cela changerait tout !
Je passai à un premier niveau de lecture, une sorte de démarche vers « l’œuvre au noir » alchimique.
Le soufre s’écoulant sur le mercure ? Autrement dit, le masculin s’épanchant dans le féminin ? À moins que ce ne soit l’inverse ? Ou sinon serait-ce le mal contre le bien ? Et en le basculant, le bien, cette fois-ci, contre le mal ? Roue du temps, éternelle pulsion/répulsion, éternel va-et-vient cosmique du monde fonctionnant en mode binaire.
À moins que... J’observais l’isthme central, véritable canal de Suez, véritable passage entre deux mondes différents, mais communicants l’un l’autre. Un col utérin libérant la vie ? Non, je ne crois pas. Cet isthme est une entité à part entière, le sel de la Terre, véritable union des contraires dans la philosophie du Tao selon Carl Gustave Jung.
Le voilà, le tiers freudien complétant le couple.
La voilà, la partie ternaire permettant à l’ensemble d’être le Tout, l’unité indivisible !
Le voilà enfin, le troisième principe alchimique, coagulant le Tout en Un.
En regardant toujours mieux, j’observais que le sablier possède quatre coins, représentant les quatre éléments, l’Eau, la Terre, l’Air et le Feu. En d’autres termes, deux éléments visibles, la Terre et l’Eau, renfermant en eux deux invisibles, l’Air et le Feu. Mais alors, l’isthme ne serait-il pas le cinquième élément, l’Éther, celui que l’antiquité a cherché sans le trouver parce qu’il était sous les yeux, trop en évidence, la Quintessence, la Complétude absolue, le médiateur d’entre tous les corps, la force vivifiante ? Le point central du cercle entourant l’ensemble, le Un dans le Tout, et le Tout dans l’Un. Bigre. Que voilà un curieux objet !
J’essayais encore un autre niveau de lecture.
Et le sable, dans tout ça ? Que représente-t-il ? Certes, l’écoulement du temps. Mais cela ne me satisfaisait pas entièrement.
Je ne le voyais pas très utile dans ma recherche, du moins pas plus que pour les six minutes recto verso qu’on lui demandait d’accomplir à la cuisson d'un œuf. Pourtant, le sable, c’est séduisant, comme concept. C’est de la silice. Et donc du silicium. Tiens, tiens, les ordinateurs ne marchent-ils pas avec des puces en silicium ? Et un ordinateur sans horloge n’est rien d’autre que du sable fondu ! Il a un besoin impératif de temps, le silicium, pour faire ses calculs, pour, comme nous, raisonner de façon séquentielle, 1+1=2.
Et d'un coup, le sable devint le moteur d’un temps indispensable au fonctionnement des algorithmes calculant… entre autres, le temps, avec un début et une fin. Un temps newtonien, en somme, c'est à dire linéaire, avec un passé, un présent et un avenir. Et quoi de plus rassurant que de regarder le temps s’écouler d’un vaisseau de verre à l’autre, c’est hypnotique, ça fait du bien à nos certitudes, ça nous convainc que le monde est tangible, que nos sens ne nous trompent pas, que la gravitation nous maintient les pieds sur terre. Et que la mort (le néant ?) avec sa grande faux toujours prête à s’abattre à la moindre inattention de notre part, avance seulement à tout petits pas feutrés vers nous… à moins que ce ne soit l’inverse, y a pas le Feu, on a le temps ! Le Temps !
« Le temps est l’image mobile de l’éternité immobile », proclamait Platon. Quelle intuition stupéfiante ! Le temps ! Que dire du temps ? Saint Augustin s’exclamait à propos de la nature du temps « Si personne ne me demande ce que c’est, je sais, mais si on me le demande et que je veux l’expliquer, je ne le sais plus ».
Le mot « temps » recouvre tant de significations : l’attente, la durée, le vieillissement, l’usure, la succession, la simultanéité, l’époque, l’alternance, le devenir, la vitesse, l’argent, et même la météo quand on veut tuer le temps avec son voisin dans un ascenseur.
Il est ambivalent, il laisse perplexe, le temps. Il désespère, il entretient la confusion des sens. Kant, dans sa critique de la raison, a introduit la loi de causalité, en comparant le cours du temps à celui d’un fleuve.
Galilée, puis Newton ont été les premiers à envisager le temps du point de vue de la physique. Newton le rend absolu, donné par une horloge universelle sur laquelle se calent toutes les horloges de la planète.
Vient ensuite Einstein, fortement influencé par Minkowski dont je vais parler un peu plus loin, qui en 1905 a démontré que ce n’était pas le bon angle d’approche. En réalité, ce qui compte, c’est l’observateur, pour lequel le temps est relatif, et relatif à lui seul. Ce qui implique que le principe de simultanéité est un leurre, car il est corrélé à l’observateur de la scène supposée simultanée.
En d’autres termes, si le temps newtonien fonctionne sur la planète Terre, il ne démontre son fonctionnement que par notre proximité les uns avec les autres. En réalité, s’il existait un temps commun à tous les observateurs, dès que l’on s’éloigne de la planète, ça ne marcherait plus rond. La meilleure preuve ? Les satellites GPS. Sans la correction permanente appliquée aux calculateurs des différents satellites, (la relativité de chacun des satellites) l’erreur engendrée sur les véhicules terrestres serait énorme et les GPS n’auraient plus aucune utilité.
Mais alors, bon sang, qu’est-ce que le temps ?
Pour Étienne Klein, physicien au Commissariat à l’Énergie Atomique et grand communicateur devant l’éternel, le temps ne fuit pas, il est toujours là, présent, immobile. Il avale l’avenir et produit du passé. J’aurais envie de dire : un peu comme sur un immense tapis roulant sur lequel chacun serait respectivement statique et verrait défiler le monde. J’aurais même envie de rajouter : et cela différemment pour chacun de nous, car nous avons un sentiment de passage du temps différent de celui de notre biologie. Deux vecteurs temps, en somme, dont l’orientation peut être différente autant pour l’un (le sentiment du temps) que pour l’autre (notre biologie du temps), et ce pour chacun des êtres vivants.
Pour corser les choses, l’un des vecteurs temps peut influencer l’autre, dirait Karl Gustave Jung. Et ce scientifique philosophe de préciser de surcroît que notre cerveau, contrairement aux postulats de la physique pure et dure, a une notion du temps parfaitement unique : celle de créer une bulle dans laquelle la perception du temps présent est liée au passé immédiat et englobe le futur immédiat sous forme prédictive, une bulle de temps en somme.
Eh oui, en effet ! Sans quoi aucune communication ne serait possible entre les êtres ; sans la mémorisation des mots déjà énoncés dans une phrase que j’écoute, je serais incapable d’anticiper les mots à venir et l’analyse sémantique du propos tenu n’aurait plus aucun sens.
À ce stade, j'avais un sentiment d’insatisfaction dans mon enquête sur le sablier, et avant de conclure, je m’accordais quelques jours.
~
Il y avait des soldes à Antibes, et mon amie désirait que je l’accompagne. Ça tombait bien, j’avais tout mon temps.
Tandis que je flânais, distrait, je m’arrêtai. Au fond d’un magasin de vaisselle trônait un magnifique sablier d’au moins trente centimètres de haut. Je rentrai. Je m’approchai de lui et le pris en main verticalement par le milieu, regardant le sable s’écouler. Je pensais à la table d'Émeraude et la fameuse sentence lourde de sens d’Hermès : « Il est vrai, sans mensonge, certain et très véritable, que ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ». Oui, certes, mais ça ne collait pas, car il n’y avait qu’un moment infime, au grain de sable près, où la condition était remplie par le sablier.
Alors je décidai de tenter une expérience. J’attendis un peu et, hop, au moment où j’estimai qu’il y avait autant de sable en haut qu’en bas, je basculai le sablier en position horizontale. Juste pour voir. Il ne se passa rien les premières secondes. La vendeuse me fixait bizarrement, interloquée. Et soudain tout s’éclaira. Mais oui, bien sûr. Regardez bien, Madame la vendeuse, que voyez-vous ?
La vendeuse n’étant pas Marie Curie restait dans l’obscurité. « X ! X, X ! le rayon X ! La lumière ! », l’éclairais-je. Avant qu’elle n’appelle l’ambulance, je sortis.
Eh oui, le sablier à l’horizontale représente la lettre X, lettre symbolisant la lumière, qu’avait choisi Angström pour nommer son rayon lumineux invisible à très haute énergie. Le rayon X, capable de percer la matière à la recherche de la Vérité première, Vérité avec un V majuscule, s'il vous plaît ! N’est-ce pas ce vers quoi veut tendre l’humanité ? La Vérité ?
Ainsi, le sablier cachait ce message depuis le début et j’allais passer à côté !
La lumière, c’est la vérité ! Mais oui, bien sûr ! C’est la lumière qui porte le temps, dans la mécanique relativiste ! La corrélation est évidente. Et la lumière, c’est de l’information, dans la mécanique quantique, chaque photon étant un quantum de lumière ! C’est même la seule source d’information dont disposent les astrophysiciens pour savoir de quoi sont composées les planètes et les étoiles. Enfin plus vraiment lorsque j’écris ces lignes. Il faut rajouter une nouvelle donnée depuis 2015. Ce n’est plus la seule source. Mais nous le verrons plus loin.
Le sablier est donc non seulement un symbole de patience et de sagesse, mais aussi de Vérité, puisqu’émetteur d’une puissante lumière perçant la matière à la recherche de ses origines.
Il est l'alpha et l'oméga, et à ce titre, il faudrait abandonner le concept scientifique de la loi de causalité pour considérer le sablier comme l'avant et l'après se neutralisant dans "le Grand Œuvre", où tout ne serait que "présent éternel". On y retrouve, là encore l'Esprit du monde, la Quintessence.
Car le sablier en position horizontale représente aussi le huit de l’infini. N’est-ce pas troublant de penser que le sablier, que l’on renverse indéfiniment suivant le cycle éternel des saisons et du temps qui s’écoule, ce sablier passe, lors de son retournement, par le signe de l'infini ? Ce symbole de l’éternité m'évoque ces quelques vers de Lamartine :
"Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle, emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais, sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ?"
Mais stop, arrêtons l’infini. Cela nous mènerait trop loin.
Il me restait toujours, malgré tout, un vague sentiment d’incomplétude et je renâclais à conclure.
Ce sentiment d’inachevé s’avéra exact, car c’était sans compter sur un autre événement surgi quelques jours plus tard. Une conférence dont le sujet portait sur la mécanique quantique, à la faculté des sciences de Valrose à Nice.
J'avais décroché depuis un moment. Le physicien, enrhumé et poussif, avait un mal de chien à mener à terme son exposé et j’étais sur le point de m’assoupir.
Mais soudain je fis un bond sur mon inconfortable banc en bois. Il était en train d’évoquer la théorie de Minkowski sur les lignes d’univers. Oui, je dois avant tout préciser que Minkowski avait eu Albert Einstein pour élève à l’école polytechnique fédérale de Zurich. Sur les bases jetées par Henri Poincaré, c’est Minkowski qui a eu l’idée de réunir l’espace et le temps, d’en faire un continuum nommé « espace de Minkowski » ayant inspiré tous les travaux sur la théorie de la relativité exploités par Einstein, diront les mauvaises langues. Pour faire court, selon Minkowski, chacun aurait sa propre ligne d’univers, laquelle, entre le passé et le futur, passerait en un point et un seul, appelé le point E, représentant le temps présent, l’Énergie, en quelque sorte, et dont la trajectoire peut varier dans le temps passé et le temps futur.
Or mon regard somnolent s’alluma en voyant que ces lignes d’univers étaient représentées comme enserrées, comme canalisées entre deux cônes juxtaposés matérialisant la forme de... d’un sablier ! Voilà que le sablier revêtait aussi la propriété cachée de démontrer l’idée du temps cosmique sous forme de lignes d’univers. Et devinez comment Minkowski appelait son modèle ? Cônes de lumière. Incroyable, n’est-ce pas ?
Cette fois-ci, je pensais pouvoir finir mon œuvre au noir.
Contre toute attente, mon enquête sur le sablier m’avait fait visiter ou revisiter des mondes inouïs, lire ou relire les pensées de personnages tels Saint-Augustin, Aristote, Kant et sa loi de causalité dans sa critique de la raison pure, Newton et sa flèche du temps, Henri Poincaré et ses travaux sur l’espace séparé du temps, Minkowski et ses Cônes de lignes d’Univers réunifiant l’espace et le temps, Angström et son rayon X, Einstein et sa relativité restreinte et générale, ajoutée à sa prédiction des ondes gravitationnelles, il y a tout juste un siècle, Pauli conversant avec Karl Gustave Jung, ce dernier ayant notamment écrit un livre qui m’a passionné : « Présent et Avenir », Bergson et son traité sur la « durée et simultanéité », Étienne Klein et ses nombreux ouvrages (en particulier « le facteur temps ne sonne jamais deux fois ») et ses heures de conférences sur YouTube relatives au temps, dont je me suis quelquefois inspiré.
Jusqu’à Higgs et son Boson qui vient, depuis peu, de révolutionner littéralement tous les modèles cosmologiques et l’approche erronée que l’on avait du Big Bang et de la matière noire en expansion stupéfiante (puisqu’on s’aperçoit inexplicablement que sa masse augmente au fur et à mesure que l’univers s’épand).
Une révolution qui consisterait à réunir enfin les quatre forces de la nature, Gravitation, Électromagnétisme, Force Faible et Force Forte pour décrire enfin un univers cohérent avec les modèles cosmologiques, et permettre de s’autoriser à imaginer un champ scalaire quantique, sorte d’étendue « gélatineuse » d’où serait né le Big Bang par une rupture de symétrie, duquel serait issue la matière, et avec elle l’entropie qui aurait généré la gravitation, et donc le temps.
Et dans cette révolution, les cônes de lumières de Minkowski, que j’appellerai pour la circonstance, permettez-le-moi, le sablier de Minkowski, est, on ne peut plus, d'actualité.
En effet, le jeudi 11 février 2016, est tombée officiellement la nouvelle inouïe de la preuve de l’existence des ondes gravitationnelles. Inouïe, oui, car l’être humain, en plus des grains de lumière qui lui servaient d'information depuis la nuit des temps sous forme de quantum, tels des grains s’écoulant dans le sablier, dispose dorénavant des ondes gravitationnelles, lesquelles sont la signature d'événements cataclysmiques invisibles ayant déformé l'espace-temps dans l'univers profond.
Ce sont des vibrations à très basse fréquence, moins d’1 hertz, qui nous transmettront des informations sur des choses dont on ignore encore pratiquement tout. Plus de cinquante années de travail, vingt ans d’essais infructueux, pour arriver enfin aux premiers résultats directs et concrets, permettant d’espérer sonder l’infini à la recherche de la Vérité première sur nos origines.
Autrement dit, nous n’avions que des yeux pour voir, nous avons désormais des oreilles pour entendre la musique de l’Univers. Quelle immense poésie !
Si peu de temps, quelques mots donc, pour parler du sablier, à travers mon exploration largement imparfaite du temps, même si elle m’a captivé durant des mois. Cette quête m’a permis de coaguler tout ce qui était épars dans le creuset de ces quelques lignes, pour transmuter ce modeste ustensile qu’est le sablier en un double vaisseau alchimique visant à la quintessence, avant qu’il ne se métamorphose en un puissant émetteur de lumière X invisible à nos yeux, perçant la matière éternellement à la recherche de la Vérité, et pour, enfin, se retransmuter en une machine à voyager dans le temps de Minkowski, vers l’infini et au-delà.
Grandiose !!!
Merci à mes amis d’atelier alchimique de m’avoir proposé ce sujet. Sans quoi je n’aurais jamais parcouru en aussi peu de temps ce chemin, et avec autant d’énergie, d’avidité et de curiosité.
Et aussi, je ne peux pas ne pas rendre hommage à ma poule Caroline. Ses œufs si généreux sont le symbole hermétique que l’on observe dans la cosmogonie primitive, l’œuf du Monde, dont l’œuf philosophique est une image retrouvée chez les hindous, les Chaldéens, les Égyptiens, et transmis par Paracelse et Jakob Boehme sur la genèse du monde, influençant fortement les alchimistes à venir.
Je me suis même beaucoup amusé à l’intégrer discrètement dans mon roman steampunk « les NeoVerniens ». Petit clin d’œil.
Il est amusant de penser que, initialement, l’œuf est à l’origine de ma rencontre avec le sablier, sablier qui est désormais pour moi ce que la madeleine est à Proust, une fantastique et fulgurante machine à remonter dans mon espace-temps sensoriel.
En conclusion, une chose est sûre, scientifiquement et expérimentalement prouvée, mes chers amis lecteurs, c’est que le sablier est très utile pour cuire les œufs mollets...
Merci, mes amis de passage, pour être arrivés jusqu'au bout de ce "papier" qui, je l'espère, a amusé les yeux curieux.





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